La lecture de ce thriller m'a totalement captivé pendant quelques jours, je n'en pouvais plus d'attendre le moment où j'allais enfin connaître la suite, et le dénouement, de l'histoire. Pourtant au moment d'écrire ce commentaire il n'est pas si facile de définir avec acuité les raisons de cet engouement. La forme, qui fait alterner les points de vues demi-journée par demi-journée de différentes protagonistes est astucieuse, surtout qu'elle joue aussi sur la temporalité, le récit d'un des personnages étant situé dans le passé, en décalage avec celui des deux autres. Ce parti pris implique un récit nerveux et haletant qui se tend au fur et à mesure des pages. Le passé finit presque par rattraper le présent. La narratrice principale est Rachel, une jeune femme anglaise. Sa vie est une catastrophe : pas remise de son divorce, alcoolique, hébergée par une amie avec qui elle n'a rien en commun, elle a le sentiment qu'elle ne vaut plus rien. Licenciée de son travail, elle continue pourtant de prendre le train pour Londres chaque matin, depuis lequel elle peut apercevoir son ancienne maison, où son ex mari a reconstruit sa vie avec sa nouvelle femme, à laquelle Rachel voue une haine tenace (on peut la comprendre). Quelques maisons plus loin, tandis que le train s'arrête systématiquement à un signal de stop, elle observe chaque jour un couple dont la vie apparemment parfaite la fait fantasmer et ressasser en boucle ses souvenirs douloureux. Mais ce beau tableau se fissure quand elle découvre Jess (le prénom qu'elle a donné à la fille) dans les bras d'un autre que Jason. Peu de temps après elle découvre que Megan (c'est son véritable nom) a disparu sans laisser de trace. Rachel se sent liée à cette histoire, elle veut montrer sa valeur et espère que l'information qu'elle détient (l'infidélité de Megan) permettra de faire avancer l'enquête. Je n'en dévoilerai pas plus ici pour ne pas déflorer les péripéties et les dénouements qui émaillent le livre. Il n'y a pas comme dans certains autres livres du genre un coup de théâtre final qui viendrait bouleverser toute la vision de l'histoire qu'on s'était forgée lors de la lecture et nous inciter à relire le livre sous une autre perspective. Sans être totalement prévisible l'explication du mystère est logique, tragiquement banale et peut être pressentie par un lecteur avisé. Ce n'est pas gênant, bien au contraire, car l'intérêt réside ici plus dans le voyage sur les rails, les soubresauts et les tunnels que dans la gare d'arrivée. Et, pour une fois, la fin n'est pas bâclée ou trop rapide, elle fait sens et n'a de frustrant que le fait de terminer le livre qu'on est obligé de lâcher, pour passer à autre chose. L'écriture n'est pas spécialement audacieuse ou originale mais elle est efficace, au service de l'histoire et des personnages. Le charme opère, l'obsession se créé. Le fait de faire d'une fille à la dérive le personnage principal d'un roman n'est pas si commun et si Rachel ne nous est pas toujours sympathique, elle est une fille banale à laquelle on croit, pas une espèce de super héroïne édifiante. L'ancrage de l'histoire sur ce territoire restreint, qui va de la banlieue londonienne jusqu'à la capitale anglaise le long de la voie de chemin de fer est un axe fort du roman, qui lui donne son réalisme et lui apporte cette unité de lieu, qui provoque une atmosphère d'enfermement : il semble impossible, pour Rachel comme pour les autres, de s'en extraire. Nous plongeons dans la psychologie des personnages et certains des thèmes abordés ici ne le sont pas si fréquemmen

#ConcoursChapitre Le vrai mystère du livre reste de savoir s'il n'aurait pas été écrit par deux personnes différentes. Il s'annonçait tellement prometteur, que la niaiserie qui commença à pointer du nez à partir de la moitié de l'histoire me fit tomber des nues. J'ai eu l'impression de déballer une énorme boite à cadeau des Galeries Lafayette, emballée à souhait et truffée de papier de soie pour finalement découvrir un coupon de reduction de 5% à utiliser au rayon chaussettes et culottes. Quel gâchis! Au delà de l'exagération, dire que ce livre est un thriller psychologique est grotesque.